Rien de spécial
Le blog de Régis

La VoIP, tout le monde en parle, mais…;

La voix sur IP (ou voice over IP, abrégé en VoIP), tout le monde en parle. Son principe consiste à encoder la voix de façon numérique et la transporter sur l’Internet (ou tout réseau IP).

Il y a plusieurs avantages à faire cela. Le principal est le prix. On peut se téléphoner en utilisant un réseau (l’Internet) qui coûte beaucoup moins cher que les réseaux téléphoniques traditionnels. En entreprise, un autre avantage est d’homogénéiser son réseau: plus besoin de réseau téléphonique et de réseau informatique ; on n’en garde qu’un (facile à deviner: le deuxième), c’est plus simple à gérer, donc ça coûte moins cher — j’avais bien dit que le prix était le principal avantage. Un troisième avantage, c’est d’ajouter des services au téléphone en combinant la voix à d’autres données. Et puis, la situation géographique n’importe plus — tous les téléphones deviennent mobiles. Il y a certains d’autres bénéfices encore — par exemple, facile d’ajouter de nouveaux utilisateurs, alors que sur un réseau téléphonique traditionnel, on finit par devoir investir dans de nouveaux équipements pour le routage des communications.

Tout le monde connaît Skype, mais il y en a d’autres: Google Talk, Wengo de Neuf Cegetel, etc. Ce sont des services de voix sur IP. Leur problème, c’est qu’il faut un ordinateur, un casque, et un micro. Et qu’il faut utiliser son ordinateur pour téléphoner, ce qui bouscule un peu nos habitudes, tout de même. Bref, ils ont une certaine popularité, mais ils n’ont pas été massivement adoptés.

On peut faire plus simple. Par exemple, sur mon carnet d’adresses en ligne. Si j’ai le numéro d’un de mes contacts, une icône de petit téléphone apparaît. En cliquant sur cette icône, je fais appelle à un service de VoIP nommé Jajah. Jajah m’appelle sur mon téléphone, puis Jajah appelle mon correspondant, et quand il décroche, nous sommes mis en relation. Plus besoin d’équipement multimédia sur son ordinateur (mais il y a toujours besoin de l’ordinateur pour déclencher l’appel). Cela permet d’offrir des tarifs très bas pour les appels longue distance (avec des centres éparpillés dans le monde, Jajah ne fait que des appels locaux, la grande distance passant sur Internet). Techcrunch par de services similaires (y compris pour les SMS avec Crickee)

En fait, en France, beaucoup de monde utilise déjà la voix sur IP, parfois sans le savoir. Les offres « téléphone illimité » de Free ou Neuf Télécom en zone dégroupée y font appel. Ici, la formule a bien prise. D’abord parce que c’est simple, c’est la « (free/neuf)box » qui se charge de l’encodage/décodage, donc pas besoin d’ordinateur. Et on peut appeler tout le monde puisque les opérateurs se chargent de reconvertir le signal sur le réseau téléphonique traditionnel (dit RTC) quand l’autre personne a encore un vieux téléphone branché chez France Télécom — ça leur coûte un peu d’argent, mais c’est largement intégré dans le prix du forfait.

Mais ceux qui pratiquent la Freebox pour téléphoner connaissent le problème: la qualité. On a fréquemment droits à des échos, et il y a un délai sensible entre le moment où l’on parle et le moment où son correspondant entend. Souvent, on ne se comprend pas, on se coupe la parole, et on finit par s’énerver. Est-ce bien la peine, vu les prix plutôt bas du téléphone fixe?

Et c’est cela que je trouve étonnant. La voix sur IP est de moins bonne qualité que le téléphone traditionnel. Pourtant, tout le monde est convaincu que c’est l’avenir puisque c’est une « évolution » technologique. Comme quoi toutes les évolutions ne sont pas des améliorations.