L’anglicisme est un emprunt mal à propos
Je lis avec intérêt le blog de culture générale, mais je ne partage pas l’avis de son auteur sur le fait que les anglicismes enrichissent la langue française, qui, à mon avis, commet une erreur sur la définition même d’un anglicisme. Selon lui
de plus en plus de français s’insurgent de l’intrusion à fréquence grimpante des anglicismes dans la langue de Molière. […;] La réalité est que le Français est une langue basée sur le latin, vivante, heureusement, et cela, de tout temps. […;] Si nous devions dépouiller l’ensemble du vocabulaire français des tous les anglicismes, germanismes, hispanismes ou tout autre isthme (ou île – hoho), le Français serait bien pauvre pour s’exprimer.
Je ne suis pas convaincu car je vois une différence sensible entre emprunter un mot dans une langue (à l’anglais en particulier) et commettre un anglicisme, qui est un emprunt non à propos.
Emprunter un mot, c’est utiliser un mot d’une autre langue quand notre langue ne nous permet pas de nous exprimer. Je ne m’offusque pas qu’une langue emprunte des mots à une autre: il est très naturel que l’on « importe » le mot « orange », puisque le fruit est lui-même importé. De même, utiliser « baseball » est un emprunt justifié.
Mais les anglicismes — et il y en a de différents types — me gênent, voire m’énervent.
- L’anglicisme lexical montre en général la pauvreté du vocabulaire de notre interlocuteur. Pourquoi parler de « challenge » quand un « défi » signifie exactement la même chose? A la rigueur, cela devient drôle quand il veut parler de « file d’attente » et utilise le terme anglais de « queue«
- l’anglicisme syntaxique est plus rare, car il faut déjà bien parler anglais. Il s’agit de calquer une syntaxe anglaise en français. Par exemple, en disant « être en charge de« , alors qu’en bon français, on dit « être chargé de »
- Le plus fréquent et le plus agaçant et l’anglicisme sémantique, qui attribue à un mot français une acceptation purement anglaise (c’est le faux-ami). Et pas plus tard que ce soir, j’entendais qu’on aller adresser les problèmes.
Pour conclure, il me semble que « mail » pour parler de « courrier électronique » est bel et bien un anglicisme : les anglophones n’emploient-ils pas le terme e-mail?
J’ai écrit cela un peu rapidement, j’espère que je n’ai pas commis de fautes d’orthographe ; les lecteurs deviennent vite pointilleux dans ce genre d’article 😉